Le comité social et économique (CSE) joue un rôle déterminant dans la protection de la santé et la sécurité des salariés au sein de l’entreprise. Ses missions s’étendent de l’analyse des risques professionnels aux enquêtes sur les accidents du travail, en passant par la prévention du harcèlement et l’adaptation des postes de travail. Comprendre ses attributions permet aux représentants du personnel d’exercer pleinement leurs prérogatives pour garantir des conditions de travail sûres et respectueuses.
Les membres de la délégation du personnel du CSE bénéficient d’une formation obligatoire de 5 jours minimum en santé, sécurité et conditions de travail lors de leur premier mandat. Cette formation leur permet d’acquérir les compétences nécessaires pour exercer leurs missions de contrôle et de prévention des risques professionnels.
Les missions fondamentales du CSE en matière de santé et sécurité au travail
Le CSE assume des responsabilités déterminantes dans la protection de la santé physique et mentale des salariés. Ces missions s’exercent à travers plusieurs leviers d’action qui nécessitent une vigilance constante de la part des représentants du personnel.
L’analyse et la prévention des risques professionnels
Les membres du CSE procèdent à l’évaluation systématique des dangers auxquels sont exposés les travailleurs au sein de l’entreprise. Cette démarche s’étend particulièrement aux situations spécifiques, notamment celles concernant les femmes enceintes qui requièrent une attention renforcée. L’instance contribue activement à lever les obstacles empêchant l’accès des femmes à l’ensemble des postes disponibles, tout en proposant des aménagements adaptés aux contraintes liées à la maternité.
Le comité participe à la transformation des environnements professionnels pour garantir le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap. Ces adaptations concernent l’agencement des espaces, l’ajustement des équipements ou la modification des rythmes de production, permettant ainsi l’inclusion effective tout au long de la carrière professionnelle.
La lutte contre les violences au travail
Le CSE détient la capacité de susciter toute initiative qu’il juge nécessaire pour prévenir les comportements prohibés. Il propose notamment des actions de sensibilisation et de formation visant à combattre le harcèlement moral, le harcèlement sexuel ainsi que les agissements sexistes. Ces démarches préventives s’appuient sur une connaissance approfondie des situations rencontrées sur le terrain.
Les inspections et enquêtes
À intervalles réguliers, le CSE effectue des contrôles portant sur les dispositifs de protection mis en oeuvre. Il peut également réaliser des enquêtes suite aux accidents du travail ou lorsque des maladies professionnelles sont déclarées. Le document unique d’évaluation des risques constitue la base de la politique de prévention de l’établissement.

Pouvoirs d’inspection et de contrôle du comité social et économique
Missions d’inspection et d’enquête en matière de santé et sécurité
Le CSE dispose de prérogatives étendues pour procéder, à intervalles réguliers, à des inspections en matière de santé, sécurité et conditions de travail. Cette fonction de contrôle permet aux membres de la délégation du personnel de vérifier sur le terrain la conformité des installations, l’application des mesures de prévention et l’état général des équipements de protection. Le Code du travail confère au comité la responsabilité de réaliser des enquêtes approfondies en cas d’accidents du travail ou de maladies professionnelles, voire à caractère professionnel.
Ces investigations permettent d’identifier les causes des incidents survenus et de formuler des recommandations pour éviter leur reproduction. Les membres du CSE peuvent examiner les circonstances de l’accident, interroger les témoins, analyser les postes de travail concernés et consulter les documents relatifs à la prévention. L’employeur doit mettre à disposition toutes les informations nécessaires à la conduite de ces enquêtes.
Relations avec l’inspection du travail
Lors des visites de l’agent de contrôle de l’inspection du travail dans l’établissement, l’employeur informe obligatoirement les membres de la délégation du personnel du CSE de sa présence. Ces derniers disposent alors du droit de présenter leurs observations à l’inspecteur sur les conditions de travail constatées et les éventuelles difficultés rencontrées. L’agent de contrôle peut se faire accompagner par un membre de la délégation du personnel si ce dernier le souhaite, favorisant ainsi un dialogue constructif sur le terrain.
Le CSE bénéficie également du pouvoir de saisir directement l’inspection du travail de toutes les plaintes et observations portant sur l’application des dispositions légales dont il assure le contrôle. Cette faculté constitue un moyen de recours permettant de signaler les manquements aux règles de sécurité, les situations dangereuses persistantes ou les refus de l’employeur de mettre en oeuvre les mesures nécessaires à la protection des salariés.
Le droit d’alerte : un outil de protection des salariés
Le droit d’alerte constitue un dispositif protecteur permettant aux membres du CSE d’agir rapidement lorsqu’ils constatent des situations préoccupantes au sein de l’entreprise. Ce mécanisme garantit aux représentants du personnel la possibilité de solliciter des explications auprès de l’employeur dans différentes circonstances définies par le Code du travail.
Les situations déclenchant le droit d’alerte
Les membres du CSE peuvent exercer leur droit d’alerte dans les cas suivants :
- Atteinte aux droits des personnes : lorsqu’ils identifient des situations de harcèlement moral ou sexuel, des violations de la santé physique et mentale des salariés, ou des atteintes aux libertés individuelles comme la liberté d’expression ou d’opinion
- Danger grave et imminent : en présence de risques graves nécessitant une intervention rapide
- Risque grave en matière de santé publique et d’environnement : lorsque des situations présentent des dangers pour la santé publique ou l’environnement
- Situation économique préoccupante : lorsque les représentants prennent connaissance de faits susceptibles d’affecter gravement la situation économique et financière de l’entreprise
- Recours abusif aux contrats de travail à durée déterminée : si les membres constatent une utilisation détournée des CDD ne respectant pas les conditions légales d’embauche
Procédure d’exercice du droit d’alerte
Lorsqu’un membre du CSE identifie l’une de ces situations, il peut solliciter des explications auprès de l’employeur en exposant précisément les faits constatés. En l’absence de réponse satisfaisante ou si la situation persiste, les représentants du personnel peuvent saisir l’inspection du travail qui interviendra pour vérifier les allégations et imposer, si nécessaire, des actions correctives. Cette procédure garantit une protection effective des salariés tout en permettant un dialogue constructif entre les parties.

Formation et moyens mis à disposition des représentants du personnel
Formation spécialisée en santé, sécurité et conditions de travail
Les membres de la délégation du personnel du CSE, ainsi que le référent désigné en matière de lutte contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes, bénéficient d’une formation nécessaire à l’exercice de leurs missions en matière de santé, de sécurité et de conditions de travail. Cette formation initiale s’étend sur une durée minimale de 5 jours lors du premier mandat, quelle que soit la taille de l’entreprise.
En cas de renouvellement du mandat, la formation se poursuit selon les modalités suivantes :
- 3 jours minimum pour chaque membre de la délégation du personnel, toutes tailles d’entreprises confondues
- 5 jours minimum pour les membres de la commission santé, sécurité et conditions de travail dans les entreprises comptant au moins 300 salariés
Cette formation vise à développer l’aptitude des représentants du personnel à déceler et mesurer les risques professionnels, tout en renforçant leur capacité d’analyse des conditions de travail. Elle les initie aux méthodes et procédés de prévention à mettre en oeuvre pour améliorer le quotidien des salariés.
Formation économique et autres moyens d’action
Dans les entreprises d’au moins 50 salariés, les membres titulaires du CSE peuvent suivre un stage de formation économique d’une durée maximale de 5 jours, dès leur élection. Ce temps de formation, pris sur le temps de travail et rémunéré comme tel, n’est pas déduit des heures de délégation.
Les représentants du personnel disposent également de droits de déplacement et de circulation dans et hors de l’entreprise pour exercer leurs fonctions. Ils peuvent faire afficher les communications destinées au personnel sur des emplacements obligatoirement prévus à cet effet, ainsi qu’aux portes d’entrée des lieux de travail.
Les membres de la délégation du personnel sont tenus au secret professionnel pour toutes les questions relatives aux procédés de fabrication. Ils sont également soumis à une obligation de discrétion concernant les informations revêtant un caractère confidentiel et présentées comme telles par l’employeur, dans le respect des intérêts légitimes de l’entreprise.
La commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT)
La commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT) constitue une instance spécialisée créée au sein du CSE pour traiter spécifiquement des questions relatives à la protection de la santé physique et mentale des salariés. Le Code du travail impose sa mise en place dans plusieurs configurations d’entreprises.
Obligation de création selon la taille et les risques
La CSSCT doit obligatoirement être créée dans les entreprises comptant au moins 300 salariés, ainsi que dans les établissements distincts atteignant ce même seuil d’effectif. Cette obligation s’applique également aux établissements présentant des risques particuliers, notamment ceux comprenant au moins une installation nucléaire de base, les sites classés Seveso, ou certains gisements miniers mentionnés aux articles L. 4521-1 et suivants du Code du travail.
Pour les structures de moins de 300 salariés, l’inspecteur du travail dispose du pouvoir d’imposer la création d’une CSSCT lorsque la nature des activités, l’agencement des locaux ou l’équipement des installations justifient cette mesure de protection renforcée. Cette prérogative permet d’adapter l’organisation de la prévention aux réalités du terrain.
Attributions et fonctionnement de la commission
La CSSCT exerce, par délégation du CSE, l’ensemble des prérogatives relatives à la santé et à la sécurité au travail. Elle procède aux inspections régulières des lieux de travail, analyse les risques professionnels auxquels peuvent être exposés les travailleurs, et mène les enquêtes en matière d’accidents du travail ou de maladies professionnelles. Cette commission peut également formuler des propositions d’actions de prévention et participer à l’adaptation des postes de travail pour favoriser le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap.
CE Expertises : un partenaire de référence pour l’accompagnement des CSE
Dans le domaine de la santé, sécurité et conditions de travail, les CSE font face à des problématiques complexes nécessitant une expertise pointue. CE Expertises accompagne les instances représentatives du personnel sur ces sujets techniques et réglementaires.
Une expertise au service des élus
Le cabinet propose un soutien personnalisé aux membres du CSE dans l’exercice de leurs prérogatives en santé-sécurité. Les interventions de CE Expertises couvrent plusieurs dimensions : participation aux réunions du comité, examen approfondi des documents transmis par la direction, contrôle de la conformité des informations patronales avec la réglementation en vigueur. Cette présence aux côtés des élus leur permet d’appuyer leurs analyses sur des données vérifiées et des arguments juridiquement fondés.
Un réseau de compétences pluridisciplinaires
La structure dispose de compétences techniques en interne, complétées par des collaborations privilégiées avec des juristes spécialisés en droit social et en droit de la santé au travail. Cette organisation permet de traiter efficacement les situations variées rencontrées par les CSE : traitement des requêtes juridiques émanant des salariés, participation à la résolution des conflits internes à l’entreprise, élaboration ou révision du règlement intérieur. L’équipe intervient également dans la rédaction de documents institutionnels et l’interprétation des textes réglementaires applicables aux problématiques de santé-sécurité.
Cette expertise multisectorielle constitue un atout déterminant pour les CSE souhaitant renforcer leur capacité d’action. La connaissance des obligations légales de l’employeur et des droits des instances représentatives permet aux élus d’exercer pleinement leur rôle de contrôle et de proposition en matière de prévention des risques professionnels.
L’essentiel à retenir sur le rôle du CSE en santé-sécurité
Le CSE constitue aujourd’hui un acteur incontournable de la prévention des risques professionnels. Ses missions évoluent constamment pour s’adapter aux nouveaux défis du monde du travail : télétravail, risques psychosociaux, transitions technologiques. L’accompagnement par des cabinets spécialisés renforce l’efficacité de son action. Face aux enjeux de demain, le CSE devra développer de nouvelles compétences pour anticiper les risques émergents et maintenir son rôle de protection des salariés dans un environnement professionnel en perpétuelle mutation.